dimanche 16 août 2015

"Mille petits commencements"

 
En lisant, hier matin la chronique de Patrick Lagacé dans le journal La Presse, j'ai trouvé des mots à poser sur ma semaine et j'ai su de quoi j'allais vous parler ici. Dans son texte il parlait du fait que son fils grandissait et qu'il n'avait pas exactement compris à quel moment il était passé de la crainte de le laisser aller jouer seul dans la ruelle à tous les gamins du voisinage se ramassent dans son salon à regarder un film. Il disait: " (...) c’est peut-être là qu’il a commencé à devenir grand, qu’il a commencé à se détacher de moi. À se rapprocher de ce moment où il n’aura plus peur de l’univers qui se cache au-delà de la ruelle, du quartier, de la ville, le moment où les peurs seront surtout intérieures. Je vais rater ce moment-là, c’est sûr, je n’en aurai pas conscience quand il passera. Ces moments-là, c’est comme la vie : tu en as conscience quand tu regardes dans le rétroviseur. (...) Tout ça pour vous dire qu’il y a, à la minute même où vous finissez de lire cette chronique, mille petits commencements invisibles et pourtant vrais qui surviennent ..."
J'ai trouvé ça beau son expression des "mille petits commencements" parce que c'est exactement ce que j'ai ressenti par deux fois cette semaine avec mon fils Basile qui a 3 ans et 10 mois. Un matin après avoir fini son petit déjeuner, nous allions vers la salle de bains et il m'a dit : " c'est pas la peine que tu viennes avec moi, je vais me laver tout seul." Et il l' a fait, et bien fait ( j'ai regardé par l'entrebaillement de la porte sans me faire voir). C'est fou! Quand on est parent, on passe notre temps à encourager notre enfant, à lui apprendre à être autonome pour qu'il s'en sorte sans nous dans la vie et puis quand il embrasse cette autonomie à bras le corps, on a comme un pincement au coeur et on se dit, en tout cas je me suis dis à cette occasion " Ah, ça y est c'est déjà fini. Pour ce qui est de la toilette, la job est faite. Il n'a plus besoin de moi". J'ai ressenti une immense fierté et en même temps un peu de tristesse. 
L'autre occasion, qui m'a rendue fière comme un paon, à tel point que j'ai failli arrêter un passant pour lui dire, c'est lorsque Basile et moi étions en train de manger une délicieuse crème glacée au cassis dans notre quartier. Nous étions assis sur un banc à la terrasse de la crèmerie, où ils ont eu l'excellente idée de mettre à disposition des gens des craies pour qu'on leur laisse des petits mots. Je me lève pour aller mettre nos petites napkins à la poubelle et quand je reviens, je tombe sur le petit grafitti qui est en photo plus haut. Mon petit bonhomme avait écrit son prénom tout seul, sans modèle! Quand j'ai vu ça, j'ai presque cherché qui avait bien pu l'écrire à sa place, tellement, dans mon esprit, ça n'était pas encore probable. J'ai ressenti une telle émotion! J'étais fière et émue et j'avais envie de le dire à tout le monde. " Hey! Mon fils sait écrire son prénom tout seul!!" 
C'est un petit commencement, subtil, auquel j'aurais pu ne pas prêter attention. Mais j'étais là, j'étais bien là. C'est le commencement de quelque chose qui n'aura pas de fin, parce qu'on n'arrête jamais de savoir écrire son nom tout seul. C'est comme marcher, tenir sa cuillère, faire du vélo...
Je me souhaite et je vous souhaite à vous aussi d'être conscient, le plus possible de tous ces petits commencements qui surviennent à chaque instant parce que c'est en partie pour ça que je trouve que la vie est belle.

1 commentaire:

Y a d'la joie! a dit…

C'est merveilleux d'être conscient de cela ❤ merci de le partager avec nous ma poupoule et bravo Basilou!!!